La Commedia dell'arte : D'Arlequin à Molière
Histoire
HISTOIRE de la Commedia dell'arte

Et aujourd'hui ?

De 1914 à aujourd'hui

Jacques Lecoq

Jacques Lecoq

C

omme la Commedia dell'arte est née du monde des valets, c'est par le public provincial qui va permettre la renaissance du théâtre d'Arlequin. Charles Dullin et Jacques Copeau, à la suite de la première Guerre Mondiale, montent chacun une troupe en province et s'essaient à l'improvisation en s'inspirant des personnages de la Commedia dell'arte. Jacques Lecoq, après la seconde Guerre Mondiale, va se faire connaître par son extraordinaire sur le travail des masques, toujours face au public provincial, qui se montre d'avantage réceptif à la gestuelle des comédiens masqués que le public parisien.

La Commedia dell'arte reviendra véritablement au goût du jour avec "Arlequin, serviteur de deux maîtres" de Georgio Strehler (voir le chapître suivant) et révélera deux grands Arlequins modernes : Marcello Moretti et Ferrucio Soleri, qui dut prendre la succession du premier, en 1967, adulé du public et de la critique pour ses gags, sa verve et ses acrobaties inoubliables (note du webmestre : j'ai eu la chance de le voir sur scène... Epoustouflant !).

Dans les années 60, Ariane Mnouchkine, avec le Théâtre du Soleil, sa troupe, fait intensément travailler ses comédiens sur le chant, la diction, mais aussi la gestuelle, en s'inspirant du travail de Jacques Lecoq, les acrobaties, l'improvisation, l'échange avec le public... En clair, tout ce qui caractérise le travail essentiel des premiers comici dell'arte. Ces spectacles "1789" et "1793" montés à la Cartoucherie de Vincennes entre 1970 et 1973, s'ils s'inspirent des faits historiques, restent à la libre improvisation des acteurs, rythmée par une musique de foire, commentée par des bateleurs et avec une forte proximité du public, puisque la scène le contourne. Ariane produira ensuite "L'Age d'Or", en 1975, qui, a deux ou trois différences près, est purement et simplement un spectacle de Commedia dell'arte.

Il faut également citer Dario Fo, qui met en scène "Le médecin malgré lui" ou encore "Le médecin volant", avec l'esprit de la Commedia dell'arte : le texte de Molière est ici un canevas sur lequel se greffent lazzis, appels au public, commentaires en aparté, acrobaties au rythme de la musique, et, à la place des masques, des visages maquillés à outrance.

© 2003. ANDRE, Paul | paularbear@free.fr | maj : 01/08/03