INTERVIEW AUTOUR DE "THAARVOKKEL"
Propos recueillis par Martine Allamère, du MelpoNews.
MelpoNews : Pourquoi avoir choisi de traiter un tel sujet avec un film d'animation ?
Karl Funghus : Il est certain que ce film aurait pu être traité par les modes plus classiques du film avec des acteurs et des décors naturels ou pas. Cependant, l'animation permet des approches que le film « réel » ne permet pas. Si on veut une couleur
ou une texture spécifique pour tout un film, un mouvement d'un certain type
dans, disons, l'herbe tout cela peut être fait par l'animation mais plus
difficilement autrement. De plus, l'animation permet de rajouter un degré dans
l'utilisation de l'image comme parabole. Si je souhaite marquer l'atrocité d'un
survol par des avions de guerre, l'animation me permet d'en faire voler des
dizaines sans rajouter une technique supplémentaire au traitement de l'image -
en l'occurrence des maquettes avec superposition d'images en plus du
fimage « réel »- car tout le film est en animation.
MelpoNews : Avez-vous été confrontés à des difficultés pour écrire, puis réaliser ce film ?
Karl Funghus : La réalisation n'a pas représenté de problème car le film n'a pas été tourné sur le terrain, au Tangayika grâce à la technique de l'animation. L'écriture, par contre, oui. Il s'agit de l' « Opération Papillon Bleu » et mon pays, le S'lip S'leed y a participé. De plus, le Tangayika aujourd'hui vit encore des conséquence des affrontement d'avant et de durant cette opération. Bien que comprenant les raisons de la mise en place de cette opération, je ne voulais pas m'en faire le chantre car j'estime que lorsque les armes parlent, ça ne signifie que l'échec des réseaux diplomatiques, l'échec de l'intelligence face à l'usage de la force. Il n'y a pas d'intelligence militaire, c'est un non-sens.
MelpoNews : Qu'attendez vous de votre film aux Skars 1004 ?
Karl Funghus : Le souvenir. Que les spectateurs n'oublient pas. Je ne veux pas qu'on pleure mais qu'on comprenne. Les guerres au Tangayika mais aussi avec les Borgues pour ne parler que de celles-ci doivent être sans cesse rappelées aux souvenirs des hommes.