INTERVIEW AUTOUR DE "LEVE-TOI ! ET ROULE..."
Propos recueillis par Jacques Margin, du MelpoNews.
MelpoNews : Votre film est le premier connu d'Alliance parlant du thème de l'handicap, et de plus, sous un ton humoristique. Pensez que ce genre de film manque au cinéma alliancéen ?
Anne Boudeille : Assurément ! On ne parle jamais assez trop de l'handicap. Je veux bien croire que le monde anneau soit parfait et qu'il n'existe aucun problème pour l'insertion des personnes handicapées dans la société, et que c'est pour ça que personne n'en parle, mais sincèrement, j'ai un gros doute. La Melpothalie est la première dans l'Alliance à avoir évoqué le problème ! Malgré toutes les infrastructures mises en place pour les personnes handicapées, il reste encore beaucoup à faire, tout simplement parce que la technologie actuelle ne nous le permet pas encore ! Alors, à l'instar des films militants nombreux aux Skars 1004, il est bien qu'il y ait un film qui en parle... parce que ça, toutes les sociétés y sont confrontées, au quotidien.
MelpoNews : Comment Daniel Auteye, l'interprète principal du film, a-t-il vécu l'expérience du fauteuil roulant, lui que nous avons souvent connu par le passé dans des films plus physiques ?
Anne Boudeille :Il a été formidable. Il s'est vraiment pris au jeu, et je peux vous jurer qu'autant sur le lieu du tournage qu'en dehors, il a vraiment utilisé chaque jour le fauteuil roulant. Beaucoup de ses fans qui le voyaient ainsi se demandaient ce qui lui est arrivé. (rires) Il a été très sensible au sujet et il a vraiment pu appréhender toutes les difficultés d'une personne handicapée au quotidien. Tout ce que vous voyez dans le film, il l'a vraiment vécu. Je pense que quelque part, nous le ressentons en le voyant dans ce film : ces sentiments sont vraiment sincères.
MelpoNews : Quel est votre scène préférée ?
Anne Boudeille : Je pense que c'est celle de Daniel devant faire préparer son premier repas, en tant qu'handicapé, dans une cuisine totalement inadaptée. C'est une telle succession de gags et d'accidents, sachant qu'il en rajouté beaucoup de lui-même, que toute l'équipe du tournage était en plein délire. On a eu un mal fou à se retenir de rire pour pas qu'on nous entende... C'est la scène qui pour moi est la plus drôle. Mais la plus émouvante aussi, c'est dans la boîte de nuit, un lieu que le héros aimait tant auparavant, et qui pourtant tolère très mal l'handicap, parce qu'il est le lieu par excellence du culte de la jeunesse, de la beauté et de la séduction. Il est confronté au regard très dur des autres et il en sincèrement blessé. Je pense que Daniel a très bien exprimé le profond désarroi qui s'empare du personnage de Pierre.